15.11.2013 par Vincent
Jeunes acteurs politiques : entretien avec Nathalie Koenders (2e partie)
Dans l'Histoire contemporaine de la France, à quelle autre époque auriez-vous souhaité vous engager politiquement ?
Je suis bien dans mon époque même si parfois le passé peut rendre nostalgique : la musique, la littérature et le sport, en tant ex sportive de haut niveau, pour lequel l’intérêt n’était pas le même. Il est vrai qu’aujourd’hui certains sports sont devenus une marchandise comme une autre et cela est fort dommageable car l’esprit du sport professionnel est parfois en contradiction avec l’esprit essentiel du sport. Mais hormis cela je vis en harmonie avec mon temps et donc je refuserais d’en changer car il y a tant à faire pour parvenir à l’avènement d’une société plus juste, plus égalitaire et donc plus émancipatrice.
Que diriez-vous aux jeunes qui veulent se lancer en politique ?
Je ne suis pas certaine d’être en capacité de donner des conseils en la matière car mon parcours peut être vu à juste titre comme atypique. Au risque de me répétez je dirais que le véritable pouvoir est le pouvoir sur soi et que le doute est sain, pour ne pas dire sage. Et puis oser, avoir de l’audace, encore et toujours de l’audace ! « Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie » Johann Wolfgang Goethe.
Racontez-nous votre première expérience électorale
François Rebsamen m’a proposé en 2008 de travailler avec lui à la conquête d’un second mandat. Ce fut ma première expérience électorale avec les premiers tractages sur le marché, le porte à porte, les meetings et les rencontres le soir chez l’habitant. Une campagne électorale est d’abord une expérience humaine, riche de rencontres.
Si vous deviez mettre toute votre énergie en faveur d’une mesure, quelle serait-elle ?
Il y a de tels enchevêtrements entre les faits politiques que je cèderais à la démagogie si je vous citais une mesure en particulier. Ma conception et mon appréhension de la politique me font m’attacher au Tout. Aussi, je mets toute mon énergie au service de mon travail et de la Gauche et des valeurs qui sont les siennes, à savoir l’égalité des chances, la justice et la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l’individualisme, l’intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers etc. En résumé, pour moi, le Socialisme c’est l’émancipation.
Quels sont vos prochains défis ?
Je soutiendrai François Rebsamen pour les prochaines élections municipales de 2014. D’une façon plus générale je dirais que mes prochains défis collectifs seront ceux pour lesquels le Président de la République et son Gouvernement s’engagent et luttent quotidiennement c’est à dire les valeurs citées précédemment, celles du socialisme.
La première partie de l'entretien est disponible ici.
14.11.2013 par Vincent
Jeunes acteurs politiques : entretien avec Nathalie Koenders (1ère partie)
Nathalie Koenders, pouvez-vous vous présenter ?
Née le 1er mars 1977, j’ai effectué toute ma scolarité à Dijon de l’école maternelle au lycée européen Charles-de-Gaulle où j'ai obtenu le BAC S en 1995. Parallèlement, j'ai pratiqué le canoë-kayak à haut niveau au club de l'ASPTT Dijon : j'ai été en équipe de France Jeune et Sénior de 1992 à 2001 où j'ai décroché plusieurs titres de championne de France et de sélection aux championnats du monde et d'Europe.
Après le BAC, je suis allée à l'Université du Sport de Dijon (UFR STAPS) où j'ai obtenu une maîtrise en management et droit du sport puis j'ai décroché le concours de professeur de sport à l'INSEP (Institut National du Sport et de l'Education Physique).
Professeur au Creps de Dijon depuis 2001, j'ai décidé de reprendre mes études en 2004 après l'arrêt de ma carrière de sportive de haut niveau.
Licenciée en droit public, j'ai réussi le concours du cycle préparatoire au concours d'entrée de l'ENA en 2006; j'ai donc été détachée auprès de l'ENA pendant un an et je suis partie à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille pour valider ce cycle préparatoire.
Lors des élections municipales de 2008, François Rebsamen m'a proposé de rejoindre son équipe et m'a confié la délégation au commerce, à l'artisanat et au projet Cœur de ville.
Je suis également conseillère communautaire à l'agglomération dijonnaise où je siège à la commission économique et à la commission déplacement.
En 2012, François Rebsamen m'a renouvelé sa confiance en me donnant la délégation à la Démocratie Locale. C'est un poste passionnant et prenant que je dois combiner avec mes activités professionnelles et familiales (Je suis pacsée et maman de 2 garçons).
Qu'est ce qui a motivé votre engagement en politique ?
Je me suis engagée en politique avec l’envie et la volonté de faire bouger les choses. Je pense que nous sommes tous responsable de la construction de notre avenir et qu’ensemble on trouve les meilleures solutions. S’engager en politique c’est avant tout être au service des autres pour améliorer le bien commun. Quand François Rebsamen m’a proposé de rejoindre son équipe en 2008, j’ai tout de suite accepté car cela m’a permis de matérialiser cet engagement.
Quels sont vos atouts pour vous imposer dans le paysage politique français ?
Je n’ai jamais imaginé avoir à « m’imposer » dans le paysage politique français. Si je dois m’imposer, je souhaite que cela se fasse de manière naturelle, par la reconnaissance d’un travail bien mené et bien fait. A l’inverse, je détesterais que soit mis en avant le fait que je sois une femme, ou pire une jeune femme, car je considère que le mérite et la justice sont les seules valeurs selon lesquelles j’accepte d’être perçue et jugée dans mon travail. En tant qu’ex sportive de haut niveau, je suis très attachée aux résultats obtenus et à eux seuls, et je suis également très attentive à la manière.
L'univers que vous avez découvert est-il conforme à ce que vous attendiez ?
Je n’avais pas d’a priori ou d’idée préconçue en la matière. J’ai beaucoup observé d’abord et ensuite, je me suis principalement attachée à faire ce pour quoi les dijonnais ont placé leur confiance en nous. Ce dont je m’aperçois au fil de mon mandat c’est que c’est un univers avec ses propres codes que l’on découvre au fur et à mesure du temps. Et que le travail d’équipe est plus que nécessaire, il est incontournable. D’une façon générale, je ne cherche à ne pas me perdre dans les aspects contingents de la vie politique en m’attelant à œuvrer pour le nécessaire, c’est à dire participer à créer les conditions collectives au mieux vivre ensemble : changer la vie des gens ou tendre à l’améliorer dans un premier temps.
Si vous pouviez changer un aspect de la vie politique française, quel serait-il ?
Je ne pense pas qu’il y ait une vie propre à la politique. Sûrement que tout y est décuplé, à commencer par les passions. Peut-être est-ce dû à la notion de pouvoir qui est parfois difficile pour l’Homme à appréhender. Si je pouvais changer quelque chose j’aimerais faire entendre à nombre d’entre nous que le véritable pouvoir est le pouvoir sur soi.
La seconde partie de l'entretien est à découvrir demain.
08.10.2013 par Vincent
Jeunes acteurs politiques : entretien avec Sally Chadjaa (2nde partie)
Seconde partie de notre entretien avec Sally Chadjaa, membre de l'UMP, conseillère régionale de Poitou-Charentes et conseillère municipale de La Rochelle.
Dans l'Histoire contemporaine de la France, à quelle autre époque auriez-vous souhaité vous engager politiquement ?
J’aime mon époque, je respecte l’Histoire de France mais je ne suis nostalgique de rien. Je souhaite poursuivre mon engagement, aujourd’hui comme demain, mais dans la majorité car j’estime avoir passé mon apprentissage en étant dans l’opposition depuis 3 ans. Et puis, j’ai eu le temps de voir ce qui marchait et ce qui devait être modifié. J’ai plein de projets à mettre en œuvre et j’aimerai pouvoir aider tous ceux qui ont de bonnes idées, à les faire aboutir.
Que diriez-vous aux jeunes qui veulent se lancer en politique ?
Je vais être très pragmatique mais la politique a un coût : en terme financier, de temps et de don d’une partie de soi.
Après avoir dit cela, foncez mais avant de prendre un mur, vérifiez vos bagages, faites vos preuves, soyez patients, osez et vous y arriverez. Les parcours des grands politiques ont été forgés par l’audace, l’intelligence, la persévérance et parfois la chance.
Racontez-nous votre première expérience électorale
J’ai décidé de m’encarter et de m’engager dans le combat politique en 2007. J’ai donc participé aux élections présidentielles et législatives en tant que militante de base. En 2008, lors des municipales, j’ai soutenu la candidate de l’UMP et en même temps, je me suis présentée aux élections cantonales sur le canton le plus à gauche de ma circonscription, classé en ZUS. Je savais que je ne gagnerai pas mais je ne voulais pas laisser croire que la droite ne s’intéressait pas aux quartiers populaires.
J’ai donc fait ma première campagne, sous mon nom, dans un quartier dit sensible, quartier que je connaissais bien pour y avoir vécu 7 années durant. Ce qui fut le plus difficile étaient les collages d’affiche, la nuit car il parait que c’est plus discret… et les arrachages et coup de peinture à répétition… j’ai moi-même collée mes affiches avec mon suppléant et nous faisions le tour du canton tous les soirs à partir de 23h30 jusque 2h parfois. C’était dur pour la vie de couple et ça devenait fatiguant car le sommeil en pâtissait beaucoup et le temps de repos devenait de plus en plus court. Mais au final, même si j’ai perdu haut la main, je ne regrette rien car c’était ma première expérience et j’ai rencontré beaucoup de gens intéressants, humainement généreux et talentueux. Oui il y a des talents dans nos quartiers, à côté de chez nous même, mais l’ascenseur social étant en panne, on ne les voit pas, eux…
Si vous deviez mettre toute votre énergie en faveur d’une mesure, quelle serait-elle ?
Mon sujet de prédilection est l’emploi et l’insertion professionnelle qui passe par la formation. Je travaille énormément sur les sujets de formation professionnelle, parce que de part mon parcours je suis aussi passée par là et je sais que l’ascenseur social est en panne en France. Aujourd’hui seulement, on commence à ouvrir les yeux sur les insuffisances et l’inadéquation de certaines formations… oui il y a un vrai problème lié au mode de financement de certains organismes qui détournent l’argent de la formation pour leur propre compte. Mon premier chantier sera d’engager une véritable réforme de la formation professionnelle pour qu’elle profite en priorité à ceux qui en ont le plus besoin, en l’occurrence, les personnes n’ayant plus d’emploi et non ceux déjà en emploi.
Quels sont vos prochains défis ?
Lors des élections municipales de mars 2014, je me présenterai aux côtés de David CARON dans la ville de Dompierre sur Mer, à côté de La Rochelle. Ensuite, pour toutes les raisons exposées plus haut, je me représenterai aux élections régionales en 2015 car les compétences en matière de formation et d’emploi sont intrinsèquement liées au Conseil Régional. Je prépare aussi l’élection législative de 2017, car je me suis présentée à la députation en juin 2012 et j’ai perdu sur l’autel du «Tout sauf Royal » une histoire à raconter dans une autre interview. Mais il ne faut jamais s’arrêter sur un échec et être député serait pour moi un aboutissement politique personnel. Et comme je suis contre le cumul des mandats et pour la limite des mandats dans la durée, je ne me projette pas au-delà de 2017 pour l’instant !
La première partie de l'entretien est disponible ici.
07.10.2013 par Vincent
Jeunes acteurs politiques : entretien avec Sally Chadjaa (1ère partie)
Sally Chadjaa, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis née à La Rochelle en 1977 et j’ai suivi un parcours universitaire en droit. Encartée à l’UMP depuis 2007, j’occupe deux mandats, celui de Conseillère régionale de Poitou-Charentes depuis mars 2010 et Conseillère municipale à La Rochelle depuis décembre 2010. Parallèlement, j’ai travaillé en tant qu’assistante parlementaire de Jean-Marie Morisset, ancien Député des Deux-Sèvres, pendant 8 ans. A présent, je me consacre au montage de ma propre activité dans le conseil aux affaires européennes.
Qu'est ce qui a motivé votre engagement en politique ?
Le leitmotiv de mon engagement politique est l’intérêt que j’éprouve pour la chose publique et son implication concrète dans le quotidien de nos concitoyens. Etre utile est ma plus grande motivation. Mon engagement a été également forgé par des personnalités politiques locales comme mon ancien patron Député, ainsi que par des Hommes et Femmes politiques au niveau national, qui m’ont donné l’envie de passer du militantisme au mandat d’élu, de la conviction personnelle à son expression publique.
J’ai le sentiment que je peux faire évoluer la pratique politique, apporter des solutions pour améliorer les politiques publiques et être utile à mes concitoyens.
Quels sont vos atouts pour vous imposer dans le paysage politique français ?
Les mauvaises langues diront ou ont dit que c’est parce que je suis une jeune femme portant un nom à consonance étrangère que j’ai été choisie pour conduire mes deux mandats. Je ne renie pas ce que je suis, mais tout ce que j’ai et tout ce que j’aurai, je ne le dois qu’à mon travail et à celui de mon équipe.
Je ne cherche pas à m’imposer mais à servir la collectivité et mon pays, la France.
L'univers que vous avez découvert est-il conforme à ce que vous attendiez ?
Un enseignement capital sur cet « univers » que je fréquente depuis six ans : les coups les plus durs viennent de sa propre famille politique. Il faut le savoir mais ne jamais se décourager et prendre beaucoup de recul !
Si vous pouviez changer un aspect de la vie politique française, quel serait-il ?
Un seul aspect, c’est trop peu mais astreignons nous à cela. Je veux croire en une autre façon de faire de la politique, sans écraser les autres et en tenant compte des bonnes idées d’où qu’elles viennent. Je souhaite également pouvoir changer l’état d’esprit de nos grands élus quel que soit leur étiquette politique : qu’ils se préoccupent davantage de la préparation de leurs successions respectives plutôt que de mettre des bâtons dans les roues à ce qui se démènent et qui méritent. Faire ses preuves, c’est important et lutter pour s’imposer face à ses pairs mais sans écraser les autres, c’est normal. Mais il ne faut jamais perdre à l’esprit que seul le suffrage est roi !
La seconde partie de l'entretien est à découvrir demain.
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