Après avoir été longtemps de tradition radicale, Châtellerault devient le fief du centriste Pierre Abelin à partir des élections municipales de 1959. Menant en parallèle une carrière nationale (député de 1945 à 1958 puis à partir de 1962, secrétaire d’Etat sous la IVème République, ministre de la Coopération au début du septennat de Valéry Giscard d’Estaing), celui-ci reste maire de la deuxième ville du département de la Vienne jusqu’à son décès survenu en mai 1977. Sa veuve, Geneviève Abelin, lui succède puis tente de passer le flambeau à leur fils, Jean-Pierre Abelin (qui a déjà pris la suite de Pierre Abelin dans le canton de Châtellerault-Nord en 1977 et qui a été député de 1978 à 1981) à l’occasion des élections municipales de 1983. Celui-ci échoue au second tour face à la socialiste Edith Cresson qui l’a déjà battu aux élections législatives moins de deux ans plus tôt. Avec cette victoire, celle qui est alors ministre de l’Agriculture du gouvernement Mauroy offre à la gauche, qui fait par ailleurs l’objet d’un vote sanction au niveau national, son seul gain d’une ville de plus de 30 000 habitants.

Edith Cresson reste maire de Châtellerault jusqu’en 1997, année où elle cède son mandat à son premier adjoint Joël Tondusson. Cette succession suscite toutefois certaines rancunes et lors des élections municipales de 2001, la liste du nouveau maire doit faire face à celle dissidente de l’ancien directeur de cabinet d’Edith Cresson, Gilbert Guérineau, qui se maintient en triangulaire au second tour. Parvenu à se faire réélire, Joël Tondusson a de nouveau contre lui une opposition de gauche en 2008, cette fois menée par Gilles Michaud (qui deviendra président départemental du PRG à la fin de cette même année 2008). Comme sept ans auparavant, cette liste se maintient et provoque une triangulaire au second tour, qui permet à Jean-Pierre Abelin de l’emporter à la majorité relative (sa liste obtient 44,71 % des suffrages exprimés contre 37,96 % à celle de Joël Tondusson et 17,33 % à celle de Gilles Michaud) lors de sa quatrième tentative de se porter à la tête de la municipalité (candidat en 1983, 1989 et 1995, il ne l’a pas été en 2001). Un quart de siècle après la victoire d’Edith Cresson et alors que, cette fois, c’est la droite qui est sanctionnée un peu partout ailleurs dans le pays, Châtellerault se distingue à nouveau en se situant à contre-courant de la tendance nationale.

Jean-Pierre Abelin, qui sollicitera très vraisemblablement un second mandat en mars prochain, ne devrait pas avoir de concurrence à droite. A l'issue du premier tour de 2008, son "vieux" rival (UMP) Philippe Rabit, qui siège au conseil régional de Poitou-Charentes depuis 2010, avait retiré sa liste, qui n’avait obtenu que 10,31 % des suffrages exprimés, et il semble plutôt improbable qu’il reparte cette fois-ci. La présence éventuelle sur la liste du maire sortant de Véronique Abelin, conseillère régionale elle aussi depuis 2010 et directrice de cabinet de son père à la mairie de Châtellerault jusqu’en août de cette année, est en revanche évoquée localement.

A gauche, le conseiller général du canton de Châtellerault-Ouest (depuis 2011) et ancien premier adjoint de Joël Tondusson, Michel Guérin, vient de bénéficier de l’investiture du PS et devrait conduire une liste d’union avec le PCF, EELV et le PRG, Gilles Michaud étant prêt lui aussi à la rallier.

Le FN, avec à sa tête son responsable départemental Eric Audebert, entend toutefois jouer les trouble-fêtes en se donnant pour objectif de se qualifier pour le second tour. Marine Le Pen a obtenu, dans la ville, 17,48 % des suffrages exprimés à la dernière élection présidentielle tandis qu’Eric Audebert a fait un score de 12,25 % au premier tour des élections législatives.

Lors de ces mêmes élections présidentielle et législatives de 2012, la gauche a été nettement majoritaire à Châtellerault puisque le score de second tour de François Hollande s’est élevé à 57,14 % (contre 50,86 % pour Ségolène Royal en 2007) et Jean-Pierre Abelin, qui a perdu son mandat de député à cette occasion, n’a obtenu que 44,77 % des suffrages exprimés face à la candidate EELV (soutenue par le PS) Véronique Massonneau (55,23 %) au second tour des élections législatives. Au second tour de 2007, il était majoritaire dans la ville avec un score de 55,71 %.

Quelques informations sur la ville…

Population : 32 459 habitants

Maire sortant : Jean-Pierre Abelin (UDI-NC) (depuis 2008)

Députée (4ème circ. de la Vienne) : Véronique Massonneau (EELV) (depuis 2012)

Conseillers généraux :

Châtellerault-Nord : Valérie Dauge-Champion (UDI-NC) (depuis 2008), conseillère municipale déléguée de Châtellerault

Châtellerault-Ouest : Michel Guérin (PS) (depuis 2011)

Châtellerault-Sud : Christian Michaud (div. g.) (depuis 2004), maire de Naintré

Résultats des élections municipales de 2008 :
Premier tour :
Inscrits : 24 027
Votants : 14 583 (60,69 %)
Exprimés : 14 067

Union de la gauche (Tondusson) 4 611 (32,78 %)
Majorité-Centristes (Abelin) 4 457 (31,68 %)
Divers gauche (Michaud) 2 867 (20,38 %)
Divers droite (Rabit) 1 451 (10,31 %)
LO (Villeret) 681 (4,84 %)

Second tour :
Inscrits : 24 027
Votants : 15 394 (64,07 %)
Exprimés : 15 032

Majorité-Centristes (Abelin) 6 721 (44,71 %) 29 sièges
Union de la gauche (Tondusson) 5 706 (37,96 %) 7 sièges
Divers gauche (Michaud) 2 605 (17,33 %) 3 sièges

Résultats de l'élection présidentielle de 2012

Résultats des élections législatives de 2012

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